Ou quand élaborer un outil de communication se transforme en véritable voyage vers soi…

J’ai aujourd’hui très envie de vous raconter une expérience de formation qui a été pour moi un magnifique et inattendu cadeau.

Il y a exactement 1 an, je m’inscrivais à un atelier animé par Philippe Dauty intitulé « Réalisation de portraits professionnels en vidéo ».

Ma motivation était simple : avoir un outil de communication qualitatif qui puisse me servir de carte de visite pour présenter qui je suis, mon métier de coach et mon approche.

Bon, autant vous dire que j’ai très vite compris que cette histoire de portrait n’allait pas être une promenade de santé… En effet, l’approche pédagogique exigeante et habile du formateur m’a rapidement plongée dans une profonde introspection à laquelle je ne m’attendais absolument pas !

Que cela fut difficile et laborieux ! Même pour une coach professionnelle dont le cœur du métier est justement d’accompagner ses clients sur le chemin de la connaissance de soi…

La préparation du tournage.

Écrire sur moi. Me raconter. Parler de moi, de mon métier. Trouver les mots justes. M’efforcer à être concise, factuelle, claire. Accepter les critiques constructives du formateur. Revoir ma copie. Apprendre un peu mon texte par cœur pour me rassurer. Trouver cela ridicule, mais le faire quand même...

1ère journée de tournage : « filmer la parole ».

Me retrouver face à la caméra. M’entendre prononcer mes mots et savoir qu’ils sont enregistrés. Me dire qu’ils vont rester. Sentir l’objectif pointé sur mon visage, mon corps encombrant que je ne maitrise plus et qui doit dire tout mon malaise et mes craintes. Sentir aussi, heureusement, les regards bienveillants des autres stagiaires et du formateur. Finir par oublier la caméra et sentir revenir peu à peu la spontanéité et le naturel.

Premier dérushage, premier montage.

Puis repartir avec les rushs. Visionner et analyser les interminables minutes filmées. Quel supplice de me voir à l’écran avec mes bafouillages, mes imprécisions de pensée, mes maladresses. De savoir qu’il n’y aura pas d’autre prise. Quelle drôle d’expérience de rencontre avec moi-même ! Et ce, en tout début de confinement en mars, période hors du temps, qui fut si déroutante et déstabilisante pour la plupart d’entre nous. Et j’en rajoutais une couche avec cet étrange tête-à-tête. Réfléchir à ce qui fonctionne ou pas, ce qui mérite d’être gardé ou non. Tenter d’être objective.

Maintenant choisir, sélectionner seulement certains passages. Choisir les « bons » morceaux parmi ces trop nombreuses prises. Accepter de garder des parties imparfaites sur la forme, mais plus justes sur le fond ou le ton… (Argh…) Me voir, me revoir, m’entendre encore et encore, dans l’espoir de faire les bons choix.

En enfin, heureusement, finir par dépasser (un peu) le jugement de l’image de moi, pour arriver à être attentive à ce qu’il y a derrière : cet autre Moi qui m’est si étranger et étrange, et qui est pourtant là, sur cet écran.

Puis, passer au montage, à un premier agencement des pièces du puzzle. Penser au sens que prendra le tout, à l’image que cela donnera de moi, au message que cela enverra. En avoir un peu le tournis. Avoir de nouveau peur. Me poser tout un tas de questions ! Hésiter et changer 100 fois d’avis.

Déconfinement et 2e journée de tournage : « filmer les gestes professionnels »

Tenter de donner à voir par mes gestes et mon corps ce qu’est mon métier. Quel défit pour un métier comme le mien ! Alors inventer, tester, expérimenter, le temps d’une trop courte demi-journée.

Retour au dérushage et point (presque) final.

Repasser par le délicieux supplice décrit ci-dessus. Re-digérer le tout. Et enfin, mettre un point final.

Et, ironie de la vie, rester de longs mois avec ce portrait sans vraiment oser le diffuser.

Et le temps fait son œuvre.

En ce début d'année propice aux mises aux points et aux bonnes résolutions, je trouve tout simplement dommage de ne pas partager avec vous cette expérience qui m’a tant apporté et qui éclaire si bien, par le processus qu'elle m'a fait traverser, ce qu'est mon métier de coach !

Ce travail d'autoportrait m’a en effet permis

  • de gouter à l’empathie et la bienveillance avec moi-même. Et d’y prendre goût.
  • de découvrir des choses sur moi que j’ignorais. Et de les apprécier.
  • de grandir et gagner en confiance. Et constater avec bonheur que ce cheminement a aussi été bénéfique pour ma posture et mes pratiques professionnelles !

Et voilà le résultat :

Pour conclure, une facette de mon métier est d'accompagner mes clients sur le chemin de la connaissance de soi. J'ai toujours à l'esprit que c’est un voyage semé d’embuches et de zones de turbulences. Mais je sais aussi que c'est un voyage important à accomplir, et à quel point il est source d'enseignements, de bénéfices et de joie. C’est à la fois toucher et embrasser sa vulnérabilité et cultiver la liberté d’être soi.